MULAPARIYAYA


SUTRAS DU MAJJHIMA-NIKAYA

 

(Il s’agit de commentaires par Maître Roland Rech)

 

Chapitre 1: Mulapariyaya-sutta

 

Dans ce premier chapitre sur ‘la cause originelle’, plus complexe, qu’il est nécessaire d’étudier à plusieurs reprises, il est question de la racine de toutes les souffrances. Ainsi, pour le Bouddha, contrairement aux théories thérapeutiques psychologiques modernes, ce n’est pas la pulsion qui est à l’origine de la souffrance, mais le fonctionnement du mental par lui-même.

Cette souffrance apparaît par l’attachement aux notions créées par le mental, et en particulier le moi. Il faut donc comprendre comment naissent ces notions, et comment on s’y attache. On mettra ensuite en pratique les préconisations suivantes :

-          S’efforcer de ne pas s’attacher à ces notions.

-          S’efforcer de ne pas créer ces notions.

-          S’efforcer de ni les créer ni s’y attacher.

On transmigre en fonction du mental. On distingue 4 catégories d’individus concernant ces pratiques et cette souffrance :

Les gens ordinaires (ne pratiquant pas la Voie) : Lorsqu’ils perçoivent quelque chose, ils conçoivent toutes sortes de modes de relation erronés à cette chose : dans, venant de, sur, etc. L’objet n’est donc pas compris dans sa vraie nature qui est sans substance. Ces individus se conçoivent comme des entités en relation avec les divers types d’existences, et même avec le nirvana comme quelque chose de séparé.

Les disciples n’ayant pas réalisé la libération : Ils comprennent correctement l’enseignement, mais ils ne sont pas libérés de l’attachement.

Les Arhats (ou arakan) : Ils ont totalement accompli le cheminement, sont totalement libérés. Ce qu’ils comprennent, ils le pratiquent constamment.

Les Eveillés (Tathagatas) : Ils sont au-delà de toute pratique. Ils sont décrits ainsi dans le Shodoka : « Cher ami, ne vois-tu pas cet homme du satori qui a cessé d’étudier et est au-delà de tout ? » L’étude vise à libérer, mais la pratique finalement libère de toute attente. L’éveillé comprend correctement le nirvana, mais ne se l’approprie pas.  Le but de la pratique tel que décrit dans ces sutras, semble être l’extinction complète de toutes les naissances.

Cet enseignement était destiné aux indiens qui étaient à l’époque obsédés par l’idée des renaissances.  Par la suite, cela a contribué à l’apparition du Mahayana, par réaction contre cette vision étriquée, et pour véhiculer une compréhension plus profonde de l’enseignement du Bouddha.

Ainsi le bodhisattva accepte les renaissances et renonce à son propre éveil pour continuer à aider tous les êtres qui souffrent. En réalité, il n’y a pas de notion de renoncement, mais la réalisation de la véritable nature de l’existence qui est le nirvana vivant. Les quatre vœux du bodhisattva sont aussi déjà la réalisation de l’Eveil.