UN AVEC LA VOIE

1. -> UN AVEC LA VOIEComment les moines et nonnes s’harmonisent avec l’unité
2. ZEN ET VIE QUOTIDIENNEPratiquer le zen dans le monde moderne
3. REGLES DE DOGENLe corpus des règles du temple d’Eihei-Ji
4. UNE JOURNEE ORDINAIREEtablir la pratique dans le quotidien

Le moine est fondamentalement celui qui est en unité avec tout l’univers. En sanscrit le mot moine, shukke, signifie « celui qui a quitté sa demeure« . L’origine grecque de moine dans notre langue provient de monos, littéralement un, l’unité. Dans notre civilisation nous avons plutôt associé cette signification avec le fait qu’un moine soit solitaire, donc célibataire.

Si nous considérons qu’un moine est un avec la Voie, alors nous sommes tous des moines dès notre naissance:, hommes et femmes, pratiquants ou non, moines et nonnes ordonnés ou laïcs, car toutes les existences possèdent fondamentalement la Voie de Bouddha. Il reste à s’accorder, s’harmoniser avec cette vérité fondamentale.

Le moine moderne est dans la vie au même titre que tout un chacun; ce qui est tranché quand on est moine ce ne sont pas les relations mais la nature des relations, qui doivent manifester et actualiser l’abandon de son égocentrisme et de son attachement possessif à autrui.

Le moine a reçu les 16 préceptes de comportement, et aussi a fait les vœux du bodhisattva, qui visent à soulager la souffrance et à aider les autres à réaliser la Voie. C’est pourquoi cet engagement s’accompagne naturellement le plus souvent d’un rôle d’enseignant de dojo zen, ainsi que de l’exercice de certaines responsabilités au sein de la SANGHA. Il doit aussi pratiquer régulièrement des SESSHIN.

Le moine ou la nonne moderne, occidental(e), est donc fondamentalement un BODHISATTVA, il/elle essaie plutôt d’être un éducateur que quelqu’un qui fait carrière pour lui-même.

Les moines japonais à l’heure actuelle sont pour la plupart mariés. Leur vie respecte une alternance entre le monastère et le temple familial qui est au cœur de la société. Le monastère est un lieu clos réservé à la pratique intensive et à la formation des moines. La plupart des temples sont dans la ville ou le village, comme c’est le cas pour nos dojos occidentaux. Les moines japonais jouent cependant un rôle de conseiller spirituel pour toute la communauté, un peu comme le faisait jadis chez nous le curé de village; toutes proportions gardées, en évitant l’amalgame bien entendu.

L’autre partie du temps est consacrée pour eux à la formation des jeunes moines dans les monastères. Il existe des périodes d’ango, d’au moins 3 mois, qui sont une occasion d’immersion totale dans la pratique du zen. L’expérience fondamentale du moine, ici comme là-bas, est donc d’unifier ses activités.