SENJO


Laver est l’activité principale du moine.
 
Maître Dogen expose ici en détail les manières à utiliser dans l’usage des toilettes.
 
Même si bien sûr ces pratiques sont à rapporter à l’époque – le XIIIème siècle -, ce qui au fond est totalement pertinent c’est que toutes les circonstances de notre vie, même celles que nous considérons comme les plus triviales, sont en réalité des occasions d’éveil et de pratique de la Voie du Bouddha.

 

La pratique-expérience que les patriarches bouddhistes ont protégée et maintenue est appelée sans souillure.

Le Sixième Patriarche demanda au Maître Zen Dai-e (Nangaku) du temple Kannon-in de la montagne Nangaku-zan : « Vous appuyez-vous sur la pratique et l’expérience ou non ? »

Nangaku répondit : « Ce n’est pas qu’il n’y ait ni pratique ni expérience, mais l’Éveil ne peut simplement jamais être souillé. »

Le Sixième Patriarche dit : « Cet Éveil sans souillure est ce que les bouddhas protègent et désirent. Vous aussi êtes ainsi. Je suis également ainsi. Et les Maîtres indiens étaient également ainsi. »

Le sutra des Trois Mille Formes de Dignité pour les Moines Ordonnés dit : « Purifier le corps signifie laver l’anus et l’urètre, et se tailler les ongles des dix doigts. » Donc bien que le corps-esprit soit sans souillures, il y a des pratiques dharmiques consistant à purifier le corps, et des pratiques dharmiques consistant à purifier l’esprit.

Non seulement nous lavons le corps-esprit, mais nous purifions aussi le pays tout entier ainsi que le pied de l’arbre de la Bodhi. Laver le pays, même s’il n’a jamais été Sali, est ce que les Bouddhas protègent et désirent, et même lorsqu’ils ont réalisé l’Éveil, ils ne cessent ni ne s’en écartent. Ce point est difficile à saisir. Ce point consiste à activer le Dharma. Atteindre l’Éveil consiste à activer le Dharma.

Le chapitre sur la Conduite Pure du Sutra de la Guirlande dit : « Lorsque nous nous abandonnons nous-mêmes, nous devons prier pour que tous les êtres vivants soient délivrés de l’impureté, et des trois poisons de l’avidité, de la colère et de l’illusion. Alors, lorsque nous sommes au bord de l’eau, nous devrions prier pour que les êtres vivants progressent vers l’état suprême de vérité et atteignent le Dharma qui transcende le monde séculier. Tandis que nous lavons nos impuretés dans l’eau, nous devrions prier pour que tous les êtres vivants acquièrent une pure détermination vers l’Éveil, et soient ultimement libérés des souillures. »

L’eau n’est originellement ni pure ni impure. Le corps n’est originellement ni pur ni impur. Tous les dharmas sont ainsi. L’eau n’est ni sensible ni insensible, le corps n’est ni sensible ni insensible, et tous les phénomènes sont ainsi.

L’enseignement du Bouddha, l’Honoré-du-monde, est ainsi. En même temps, laver n’est pas faire usage d’eau pour nettoyer le corps ; mais plutôt, lorsque nous protégeons le Dharma du Bouddha et que nous nous dépendons du Dharma du Bouddha, nous adoptons cette forme de comportement et nous l’appelons « laver ». C’est recevoir immédiatement la transmission authentique du corps-esprit du Patriarche Bouddhiste. C’est voir et entendre intimement une phrase du Patriarche Bouddhiste. Et c’est clairement entrer dans l’illumination du Patriarche Bouddhiste et la conserver.

En réalité, cela consiste à réaliser des vertus sans nombre et sans limites.  Exactement à l’instant où nous dignifions notre corps-esprit par l’entraînement à la posture, la pratique originelle est complètement et entièrement réalisée.

Nous devrions tailler les ongles de nos dix doigts. Cela désigne les ongles des deux mains, mais aussi des orteils. Un sutra dit : « Si les ongles poussent jusqu’à la longueur d’un grain de blé, notre mérite décroît. » Nous ne devons pas nous laisser pousser de longs ongles. Les ongles longs sont naturellement les signes avant-coureurs du non-bouddhisme. Nous devons donc prendre bien soin de tailler nos ongles. Néanmoins de nos jours, parmi les moines chinois, beaucoup de ceux qui sont démunis d’yeux pour apprendre la pratique se laissent pousser les ongles.

Certains ont des ongles longs d’un ou deux pouces, voire même de trois ou quatre pouces. Ceci va à l’encontre du Dharma. Ce n’est pas le corps-esprit du Bouddha. Ces gens sont ainsi parce qu’ils manquent de respect envers les traditions anciennes des bouddhistes ; les patriarches vénérables qui possèdent l’état de vérité ne sont jamais ainsi.

Il y en a d’autres également qui se laissent pousser les cheveux. Ceci va également à l’encontre du Dharma. Ne supposez pas à tort que, sous prétexte que cela constitue l’habitude de certains moines d’une grande nation, ce puisse pour autant incarner le juste Dharma.

Mon dernier Maître, le Bouddha éternel, avait des mots stricts pour avertir les moines qui portaient dans le pays de longs cheveux ou de longs ongles. Il disait: « Ceux qui ne comprennent pas l’importance de se raser le crâne ne sont ni des gens du siècle, ni des moines ; ce sont tout simplement des animaux. Depuis les temps anciens, y a-t-il eu un seul patriarche bouddhiste qui ne se soit rasé le crâne ? Ceux qui de nos jours ignorent l’importance de se raser le crâne sont de véritables animaux. »

Lorsqu’il enseignait ainsi à l’assemblée, beaucoup de gens qui ne s’étaient pas rasé le crâne depuis des années rasaient alors leur crâne. Que ce soit lors des enseignements formels dans la salle du Bouddha ou dans ses enseignements informels, le Maître claquait fortement des doigts tandis qu’il les réprimandait.

« Ignorants de la vérité, ils se laissent pousser les cheveux et les ongles à leur gré ; il est déplorable qu’ils dévouent leur corps-esprit à des voies erronées. Depuis deux ou trois cents ans il y a de telles personnes en Inde parce que la vérité du Maître Ancestral s’y est éteinte. Ils deviennent pourtant chefs de temples et, accolant le terme de « Maître » à leur signature, ils donnent l’apparence d’agir pour le bien de tous ; mais le bénéfice de leurs actions est nul, pour les humains comme pour les êtres célestes. De nos jours, sur toutes les montagnes du pays, il n’y a personne qui ait la détermination de poursuivre la vérité. Ceux qui l’ont atteinte se sont éteints depuis longtemps. Seuls subsistent des groupes corrompus et dégénérés. »

Lorsqu’il s’exprimait ainsi dans ses enseignements informels, parmi les présents diverses personnes originaires de nombreuses régions, arbitrairement affublés du titre de « Maître vénérable », ne lui en tenaient pas rigueur et ne trouvaient rien à y redire. Sachez que se laisser pousser les cheveux est une chose contre laquelle les patriarches bouddhistes font remontrance, et que laisser pousser ses ongles est l’attitude des non-bouddhistes. En tant qu’enfants et petits-enfants des patriarches bouddhistes, nous ne devrions pas adopter de telles attitudes assimilables à des violations du Dharma. Nous devrions laver le corps-esprit, tailler nos ongles et nous raser le crâne.

 

Laver l’anus et l’urètre : ne négligez pas ce point. Il y a un épisode dans lequel, à travers cette pratique, Sariputra entraîna un non-bouddhiste à se convertir. Ce n’était ni l’attente du non-bouddhiste à l’origine, ni l’espoir prémédité de Sariputra, mais lorsque le comportement digne des patriarches bouddhistes est réalisé, les enseignements faux succombent naturellement.

Lorsque les moines pratiquent sous un arbre à ciel ouvert, ils ne disposent pas de toilettes construites ; ils dépendent de vallées de rivières, convenablement situées, de ruisseaux, et ainsi de suite, et ils se nettoient avec ce qu’ils trouvent sur le sol. Ils ne disposent pas de cendres. Ils utilisent alors deux paquets de sept boules de terre. La méthode consistant à utiliser deux paquets de terre est la suivante :

Tout d’abord les moines enlèvent et plient leur kesa, puis rassemblent de la terre – pas noire mais jaunâtre – et la divisent en boules, chacune environ de la taille d’un gros grain de soja. Ils les arrangent en rangées de sept boules, sur une pierre ou un autre endroit qui convienne, en disposant deux rangées de sept boules chacune. Ensuite ils se mettent en quête d’une pierre qui sera utilisée comme grattoir. Alors seulement, ils défèquent. Après avoir déféqué ils utilisent un bâton, ou parfois du papier. Puis ils vont au bord de l’eau et se lavent, apportant d’abord trois boules de terre pour se nettoyer avec. Ils prennent chaque boule de terre  dans la paume de leur main et y ajoutent un peu d’eau de manière à ce que la terre se dissolve jusqu’à une consistance plus fine que la boue – environ la consistance d’un fin gruau de riz. Ils lavent d’abord l’urètre. Puis ils utilisent une autre boule de terre, de la même façon, pour se laver l’anus. Ensuite, ils utilisent une boule de terre, toujours de la même manière qu’auparavant, pour laver la main impure.

 

Dès lors que les moines commencèrent à vivre dans des temples, ils construisirent des bâtiments réservés aux toilettes. Elles sont appelées tosu (le bâtiment Est) ou parfois sei (les toilettes) ou encore shi (le bâtiment latéral). Ce sont des bâtiments qui doivent être présents partout où vivent des moines. La règle pour aller aux toilettes est toujours de prendre la longue serviette de moine. La méthode consiste à plier la serviette en deux, puis de la placer dans le creux du coude gauche de manière à ce qu’elle pende au-dessus de la manche de votre robe.

A l’arrivée aux toilettes, accrochez la serviette sur le suspensoir (bâton horizontal) à vêtements. La manière de la pendre est à plat comme elle était sur votre bras. Si vous portez un kesa à neuf bandes, sept bandes ou autre, accrochez-le le long de la serviette. Arrangez-le soigneusement de manière à ce qu’il ne tombe pas. Ne le jetez pas sur le suspensoir à la hâte. Faites bien attention de vous rappeler la marque sur le suspensoir. Se souvenir de la marque fait référence aux caractères écrits le long du suspensoir ; ils sont tracés à l’intérieur de cercles en forme de lune sur des feuilles de papier blanc, qui sont alors attachés en ligne sur le suspensoir.

Se souvenir de la marque signifie donc ne pas oublier au-dessus de quel caractère vous avez suspendu votre robe, et ne pas confondre les places. Particulièrement lorsque beaucoup de moines sont présents, ne confondez pas votre place sur le suspensoir avec celle des autres. Pendant ce temps, si d’autres moines sont arrivés et se tiennent debout en ligne, inclinez-vous vers eux. Pour cela il n’est pas nécessaire de se faire face directement ni d’incliner tout le corps – il s’agit juste d’un geste de salutation avec les mains repliées en shashu.

A la toilette, même si vous ne portez pas de robe, inclinez-vous tout de même et saluez les autres moines. Si aucune de vos mains n’est impure, ni ne tient quoi que ce soit, procédez ainsi. Si au contraire une main est déjà souillée ou tient quelque chose, saluez avec une seule main. Pour saluer avec une seule main, tournez la paume vers le haut, courbez légèrement les doigts en coupe comme pour puiser de l’eau, et inclinez-vous comme si vous baissiez seulement légèrement la tête. Si quelqu’un d’autre s’incline ainsi, vous devez en faire de même. Et lorsque vous le faites, les autres doivent vous imiter.

Lorsque vous enlevez votre manteau et votre robe, accrochez-les à côté de la serviette. La manière pour les pendre est la suivante : enlevez la robe et rassemblez les manches dans le dos, puis rassemblez les aisselles et soulevez-les de manière à ce que les manches se superposent. Ensuite, saisissez le col de la robe par l’intérieur avec la main gauche, tirez les épaules avec la main droite, et pliez les manches (et les revers) gauche et droite l’une sur l’autre.

Une fois que vous avez plié les manches et les revers ainsi, pliez à nouveau, au milieu du vêtement depuis le haut vers le bas, puis passez le col de la robe par-dessus le suspensoir. L’ourlet de la robe et l’extrémité des manches pendent du côté du suspensoir le plus proche. Par exemple, la robe sera suspendue au niveau de la taille. Ensuite, croisez les bouts de la serviette qui pendent de chaque côté du suspensoir, et tirez-les  derrière la robe. Alors, du côté de la robe où la serviette ne pend pas, croisez à nouveau les extrémités, puis faites un nœud. Tournez alors deux ou trois fois, en croisant les bouts et en nouant, pour vous assurer que la robe ne tombera pas du suspensoir sur le sol. Faisant enfin face à la robe, joignez les paumes des mains en gasshô.

Ensuite saisissez les attaches de votre kimono et utilisez-les pour soulever et nouer vos manches derrière la nuque. Allez remplir une cuvette d’eau et, la tenant de la main droite, entrez dans la cabine de toilettes. La manière de mettre l’eau dans le seau est de ne pas le remplir complètement, mais seulement à quatre-vingt-dix pour cent. Devant l’entrée de la cabine des toilettes, changez de chaussures. Changer de chaussures signifie enlever vos propres chaussures et chausser des chaussures de paille réservées à cet effet.

Le zen-en-shingi dit : « Lorsque nous voulons aller aux toilettes, nous devons nous y rendre en avance. Ne vous y rendez pas dans un état d’anxiété ou de hâte. A ce moment, pliez votre kesa puis placez-le sur le bureau de votre chambre, ou sur le suspensoir. »

Etant entré dans la cabine de toilettes, fermez la porte de la main gauche. Ensuite, versez un tout petit peu d’eau du seau dans la cuvette des toilettes. Ensuite posez le seau à sa place, directement en face du trou. Puis, vous tenant debout face à la cuvette des toilettes, claquez des doigts à trois reprises. Tandis que vous claquez des doigts, formez votre poing gauche et maintenez-le contre la hanche gauche. Puis mettez en ordre l’ourlet de votre chemise et les coins de vos habits, faites face à l’entrée, positionnez les pieds de chaque côté du bord de la cuvette des toilettes, accroupissez-vous et déféquez.

Ne salissez pas les côtés de la cuvette, et ne souillez pas non plus l’avant et l’arrière de la cuvette. Pendant ce temps, restez calme. Ne plaisantez pas avec la personne de la cabine voisine, ne discutez pas, ne chantez pas et ne récitez pas de poèmes ni même de sutras. Ne faites pas de bruit de pleurs, de colère ou de haine. N’écrivez pas sur les murs, et ne tracez pas de lignes dans le sol avec le bâton à merde.

Le bâton doit être utilisé après vous être soulagé – une autre manière est d’utiliser du papier ; le vieux papier ne doit pas être employé, ni du papier sur lequel figurent des écrits -  Distinguez bien les bâtons propres des sales. Les bâtons sont longs de dix pouces, de section triangulaire, et d’un pouce d’épaisseur. Certains sont laqués, d’autres non. Les bâtons sales sont déposés dans une boîte. Les bâtons propres sont rangés dans un chevalet prévu à cet effet.

Le chevalet est placé près du tableau indiquant l’entrée des toilettes. Après avoir utilisé le bâton ou du papier, la méthode pour se laver est la suivante : tenir le seau de la main droite, tremper la main gauche dans l’eau puis, la main en conque, puiser de l’eau. Rincer d’abord l’urètre trois fois puis rincer l’anus. Rendez-vous pur et propre en appliquant cette méthode pour vous laver. Pendant ce temps, prenez garde à ne pas bousculer le seau soudainement en provoquant des éclaboussures, ne répandez pas d’eau par terre depuis votre main, ce qui provoque du gaspillage.

Une fois que vous avez terminé de vous laver, remettez le seau à sa place et ensuite, à l’aide d’un autre bâton – ou en faisant usage de papier – ,séchez-vous. L’urètre et l’anus doivent être soigneusement séchés. Ensuite, de la main droite, réarrangez le revers de votre chemise et les coins de vos vêtements, et tenant le seau de la main droite, quittez la cabine de toilettes, retirez les chaussures de paille et remettez les vôtres tandis que vous franchissez l’entrée. Puis, retournant vers les lavabos, remettez le seau à sa place.

Ensuite lavez-vous les mains. Prenant la cuillère à cendres dans la main droite, versez-en d’abord sur une tuile ou une pierre, ajoutez quelques gouttes d’eau de la main droite, et nettoyez la main souillée.  Frottez les doigts sur la tuile ou la pierre, comme si vous aiguisiez une lame rouillée sur une pierre à fusil. Lavez ainsi à l’aide de la cendre à trois reprises. Puis à nouveau trois fois, en mettant cette fois de la terre sur la pierre et en l’arrosant d’eau. Ensuite, prenez une pousse de févier dans la main droite, plongez la dans un petit bassin d’eau, et frottez la entre vos mains. Lavez vos mains soigneusement en remontant également vers les avant-bras.

Lavez avec effort et attention, vous appuyant sur l’esprit de sincérité. Trois doses de cendres, trois paquets de terre et un févier forment ensemble sept parts, c’est la norme. Ensuite, rincez vos mains dans le bassin large. Cette fois les produits pour la peau : la terre, les cendres, ne sont pas utilisés. Lavez seulement à l’eau, qu’elle soit chaude ou froide. Après avoir rincé une première fois, versez l’eau utilisée dans un petit seau, puis versez de l’eau fraîche dans le bassin, et lavez-vous à nouveau les mains.

Le sutra de la Guirlande dit : «  Lorsque nous nous lavons les mains avec de l’eau, nous devrions prier pour que tous les êtres vivants obtiennent des mains excellentes et fines, avec lesquelles ils puissent recevoir et protéger le Dharma du Bouddha. »

Pour attraper la louche, utilisez toujours la main droite. Pendant ce temps, n’agitez pas bruyamment la louche et le seau. N’éclaboussez pas alentour, ne secouez pas les pousses de févier, ne mouillez pas la zone des tables de toilette, ne soyez pas trop empressé ou désordonné. Ensuite, séchez vos mains sur la serviette commune, ou sur votre propre serviette. Après vous être essuyé les mains, rendez-vous sous le suspensoir, face à votre robe, dénouez le cordon  et pendez-le au suspensoir.  Alors, après avoir joint les mains, dénouez la serviette, descendez la robe et revêtez-la. Puis, la serviette pendant sur le bras gauche, appliquez du parfum.

Dans la zone commune il y a un distributeur de parfum. Il s’agit de bois de senteur façonné en forme de boîte à bijoux ovale, d’un pouce d’épaisseur, et de la longueur de deux largeurs de doigts. Il est attaché au suspensoir par un morceau de corde d’un pied de long ou plus, qui est enfilé dans un trou percé à chaque extrémité du bois de senteur. Lorsqu’il est frotté entre les mains, il répand naturellement son parfum.

 

Lorsque vous attachez votre lien au suspensoir, ne l’accrochez pas au-dessus d’un autre, les cordes risqueraient de se mélanger. De telles actions sont toutes purifier la Terre de Bouddha, orner le Royaume de Bouddha, donc faites les soigneusement et sans hâte. Ne soyez pas pressé de terminer, en pensant que vous devez partir rapidement. Evitez aussi de fixer le visage des moines qui y sont entrés. Dans votre for intérieur, vous aimez peut-être chérir le principe selon lequel nous n’exposons pas le Dharma du Bouddha tandis que nous sommes aux toilettes (citation de source inconnue), mais c’est un tort.

L’eau froide est préférable pour se laver lorsque vous êtes à l’intérieur même de la cabine de toilette; on dit que l’eau chaude favorise les désordres gastriques. Cependant il n’y a pas de restriction concernant l’usage d’eau chaude pour se laver les mains. La raison en est qu’un chaudron est disposé de manière à pouvoir chauffer de l’eau pour se laver les mains. Le Shingi dit : « Le soir tard, faites bouillir de l’eau et disposez de l’huile pour les lampes. Assurez-vous toujours qu’il y ait constamment à disposition de l’eau chaude et froide, de sorte que les moines soient à leur aise. » Nous pouvons donc constater qu’il est possible d’utiliser aussi  bien de l’eau chaude que de l’eau froide.

Si l’intérieur d’une cabine des toilettes est sali, fermez la porte et accrochez un panneau « sale ». Si un seau a été renversé par mégarde dans la cuvette des toilettes, fermez la porte et accrochez un panneau « seau tombé ». N’entrez pas dans une cabine de toilette sur laquelle un de ces panneaux sont accrochés. Si, tandis que vous êtes déjà dans les toilettes, vous entendez quelqu’un à l’extérieur qui claque des doigts, cela indique que vous devez quitter les lieux. Le Shingi dit : « Si nous ne sommes pas lavés, nous ne devons ni nous asseoir sur une plate-forme de moine, ni nous incliner devant les trois trésors. Nous ne devons pas recevoir les salutations des visiteurs. » Le sutra des Trois Mille Formes de Dignité dit : « Si nous ne pouvons pas nous laver l’anus et l’urètre, nous commettons une violation des préceptes, et nous ne devons pas nous asseoir sur le zagu ni nous incliner face aux Trois Trésors. Même si nous nous inclinons, il n’y a ni bonheur ni vertu. »

Donc, sur le siège où nous poursuivons ardemment la vérité, nous devrions considérer ce comportement comme prioritaire. Comment pourrions-nous nous dispenser de nous incliner face aux Trois Trésors ? Comment rejeter les prosternations des visiteurs ? Et comment tolérer de ne pas pouvoir saluer les autres ? Dans le temple d’un patriarche bouddhiste, ce comportement dignifié est toujours accompli, et les personnes qui y vivent en sont toujours pourvues.

Il ne s’agit pas là notre propre effort intentionnel, il s’agit de l’expression du comportement dignifié lui-même. C’est le comportement usuel des bouddhas et la vie quotidienne des patriarches. Ce n’est pas seulement l’attitude des bouddhas de ce monde : c’est le comportement des bouddhas dans les dix directions ; c’est le comportement des Bouddhas des terres pures ainsi que des terres impures. Les personnes les plus avisées ignorent pourtant que les bouddhas puissent avoir un comportement dignifié aux toilettes, et ne pensent pas que le comportement dignifié des bouddhas du monde humain puisse être identique à celui des bouddhas de la Terre Pure. Ceci est négliger d’apprendre la vérité du Bouddha.

Sachez que la pureté et l’impureté sont pareils à du sang coulant d’un être humain. A un certain moment il est chaud, à un autre il devient dégoûtant. Les bouddhas ont des toilettes, et nous devons nous en souvenir.

Le fascicule quatorze des préceptes du Vinaya dit : « Le novice Rahula passa la nuit dans les toilettes du Bouddha. Lorsque le Bouddha s’éveilla et le vit, il tapota la tête de Rahula de sa main droite et prêcha la sentence suivante :

Tu n’as jamais été frappé de misère

Ni dépouillé de ta richesse et de ta noblesse.

A la seule fin de poursuivre la vérité,

Tu as quitté ta demeure.

Tu seras en mesure d’endurer cette épreuve. »

Il y a donc des bâtiments de toilettes dans les lieux où les Bouddhas pratiquent la vérité. Et le comportement dignifié dans le bâtiment des toilettes du Bouddha est de laver. Le fait que le comportement du Bouddha, transmis de patriarche en patriarche, survive de nos jours, est une source de joie pour ceux qui vénèrent les anciens. Nous sommes en mesure de rencontrer la vérité difficile à rencontrer.

De plus, le Tathagata enseigna gracieusement le Dharma pour Rahula dans le bâtiment des toilettes. Ce bâtiment fut donc un lieu d’assemblée pour que le Bouddha active la roue du Dharma. Le calme et l’occasion de progrès de ce lieu de vérité a été authentiquement transmis par les patriarches Bouddhistes.

Le fascicule 34 des préceptes Mahasanghika dit : « Le bâtiment des toilettes ne doit être placé ni à l’est ni au nord. Il doit être placé au sud ou à l’ouest. La même règle s’applique aux urinoirs. »

Nous devrions suivre ces indications favorables. Ceci fut le cas de tous les monastères en Inde et en Chine, et la méthode de construction du vivant du Tathagata. Sachez que ceci n’est pas seulement la forme suivie par un seul bouddha ; cela décrit les lieux de vérité, les monastères, pour les Sept Bouddhas. Cela n’a jamais connu de commencement ; c’est seulement la forme dignifiée des bouddhas.

Si nous espérons établir un temple où pratiquer le Dharma du Bouddha avant d’avoir clarifié ces formes de dignité, nous commettrons beaucoup d’erreurs, nous serons démunis des formes dignifiées du Bouddha, et l’état de bodhéité du Bouddha ne se manifestera pas devant nous. Si nous espérons construire un lieu de pratique de la vérité, ou fonder un temple, nous devons suivre la forme du Dharma que les patriarches bouddhistes ont authentiquement transmise.

Nous devrions simplement suivre la forme du Dharma qui a été transmise authentiquement en tant que tradition juste. Parce qu’il s’agit de la transmission traditionnelle authentique, sa vertu s’est accumulée tant et plus. Ceux qui ne sont pas des successeurs légitimes de la transmission authentique des patriarches bouddhistes ne connaissent pas le corps-esprit du Dharma du Bouddha. Sans connaître le corps-esprit du Dharma du Bouddha, ils ne peuvent jamais clarifier les actions de Bouddha de la lignée du Bouddha.

Le fait que le Dharma du Bouddha du Grand Maître Shakyamuni Bouddha se soit répandu maintenant largement dans les dix directions est la réalisation du corps-esprit du Bouddha. La réalisation du corps-esprit du Bouddha, juste à ce moment, est ainsi.