LA COPRODUCTION CONDITIONNEE


Heijo shin kore do. (L’esprit ordinaire est la Voie.)               Maître Nansen

 

Compte-rendu de la conférence « zen et vie quotidienne » du 26/10/2013

La pratique du zen, et donc de zazen, la méditation zen, s’est transmise depuis le Bouddha Shakyamuni. En tant que telle, elle est la source vivante et renouvelée de son expérience. C’est cette expérience qui l’a conduit à enseigner, et à transmettre sa pratique, ce qu’on a appelé « faire tourner la roue du Dharma ». Précisons tout de suite que le zen n’est pas une philosophie, mais à la fois une expérience et un ensemble de pratiques issues et/ou formant cette expérience, autrement dit si on veut c’est comme une recette de cuisine : si on ne la réalise pas ça n’a aucun intérêt intellectuel, c’est pour cela qu’on l’appelle « pratique ».

Examinons la relation de notre esprit ordinaire à l’enseignement du Bouddha. Autrement dit, en quoi l’enseignement du Bouddha peut-il être pertinent pour nous ici et maintenant, dans notre vie de tous les jours, plus de 2500 ans après ?

Voici un aperçu de l’un de ses enseignements fondamentaux, les 12 maillons d’interdépendance, également désignés sous le terme de « coproduction conditionnée »:

  1. Mumyo = l’ignorance
  2. Gyo = l’action, les formations karmiques
  3. Shiki = La conscience
  4. Myoshiki = Le nom et la forme : les cinq agrégats = corps, sensations, perceptions, formations mentales, pensée
  5. Sho = les six sens incluant la pensée
  6. Soku = Le contact, la réunion sujet/objet
  7. Ju  = la sensation, : plaisir, déplaisir, douleur
  8. Ai = la soif ou le désir : manque provoqué par la sensation
  9. Shu  = l’attachement: s’emparer, s’approprier
  10. U = le devenir, l’existence : la volonté de renaître
  11. Sho = la renaissance
  12. Roshi = La vieillesse et la mort

 

Sans doute qu’avec ça nous ne semblons pas pour le moment particulièrement plus avancés. Alors partons plutôt d’un questionnement issu de notre vie quotidienne. Cependant vous verrez qu’en cours de route on peut identifier ces chaînons.

Dans un premier temps soulevons un certain nombre de questions dans leur contexte concret, que voici :

  • Comment se libérer de la souffrance et de l’engrenage dans lequel nous sommes pris?
  • Comment résoudre la dualité ?
  • Comment étancher notre soif d’absolu ?
  • Comment redonner du sens à notre vie ?
  • Comment guérir l’esprit ?
  • Comment nous libérer de nos conditionnements ?
  • Comment retrouver un esprit neuf ?

 

Dans un second temps tâchons d’expliquer comment l’esprit fonctionne en zazen, ce qui est assez délicat car le décrire ne permet pas de l’expérimenter, mais c’est le point de départ fondamental évidemment. Zazen est l’essence du zen, mais aussi de la Voie du Bouddha. Sans zazen, pas de zen.

 

Dans un troisième temps voyons comment le zen nous aide concrètement à résoudre toutes ces questions. Le point de départ est celui du Bouddha Shakyamuni : la souffrance.