LES QUATRE NOBLES VERITES


L’un des enseignements les plus connus du Bouddha Shakyamuni est celui des quatre nobles vérités. Il s’agit des vérités destinées à nous éclairer sur la souffrance, pour finalement nous en libérer.

La première noble vérité: Dukkha, concerne la souffrance.

Dukkha est la souffrance morale liée à notre existence conditionnée. Nous ressentons une insatisfaction car nous aspirons sans cesse à une dimension stable dans notre vie or nous ne rencontrons que le changement. Ainsi nous ne parvenons pas à conserver ce que nous aimons proche de nous, nous ne parvenons pas non plus à échapper aux expériences désagréables ou aux personnes et aux situations que nous n’aimons pas.

Nous souffrons également d’être soumis à des conditionnements comme ceux de notre éducation, de notre milieu familial, de notre environnement professionnel etc. Mais finalement toute notre existence est souffrance lorsqu’elle n’est pas en harmonie avec le cosmos. Dans un sens ce mot de souffrance peut être également compris comme « inexistence » ou « illusion »: comme tous les phénomènes de notre vie, nous y compris, sont évanescents, ils sont illusoires au sens où il ne contiennent rien de stable.

La seconde noble vérité: Samudaya, concerne les origines de la souffrance.

Samudaya est la soif qui accompagne la vie d’être humain elle-même. Nous avons soif d’existence, en ce que nous poursuivons des objets de désir, et ce dès la naissance, à commencer par le bébé qui réclame la tétée. Parfois cette soif devient aussi une soif d’inexistence: nous cherchons à fuir quelque chose, nous voudrions disparaître pour ne plus avoir à supporter une certaine forme de la réalité.

La soif est issue de l’ignorance, comme le Bouddha l’expose dans son enseignement sur les 12 chaînons interdépendants, également appelé coproduction conditionnée ou 12 innen.

La troisième noble vérité: Nirodha, concerne la cessation de la souffrance.

Nirodha désigne la possible extinction de ces souffrances morales. Lorsqu’on a pris conscience que toute notre existence est depuis le départ soumise à la soif, à la recherche d’une goutte de nectar qui n’existe nulle part, nous souhaitons nous délivrer de ce fardeau, et nous recherchons un moyen d’y parvenir.

Très souvent, il nous faut un grand choc dans notre vie pour créer cette aspiration: une déception très importante, une trahison, un échec personnel ou professionnel… qui nous fait brutalement réaliser que ce que nous tenions pour solide et inébranlable était en réalité fugace et fragile. Alors on entame une recherche spirituelle.

La quatrième noble vérité: Marga Sacca, concerne la méthode pour mettre fin à la souffrance.

Marga Sacca est la Voie pour vaincre la souffrance et éteindre les trois poisons: c’est la Voie du Bouddha, qui repose sur la pratique de zazen, la méditation zen elle-même, non pas comme moyen en vue d’atteindre un but, mais comme existence à chaque instant dans l’abandon de la soif elle-même. A travers la concentration sur le corps et la respiration, on désinvestit le mental et tous les tourments moraux disparaissent. On éprouve enfin la satisfaction totale d’exister en harmonie avec l’univers, en observant son esprit il est possible d’abandonner tous les attachements.

Il suffit pour cela de ne rien poursuivre ni retenir. La cause de Dukkha est tranchée: lorsque l’esprit ne demeure sur rien, le véritable esprit apparaît. Nous sommes alors enfin, tels le Bouddha, des « vainqueurs », car dans la profonde concentration de zazen rien ne peut plus nous déranger.