I          GYOJI

(Il s’agit d’une intervention du responsable de la Gendronnière, Maître Hughes Naas)

Le chapitre Gyoji du Shobogenzo est le plus long, il contient les biographies des maîtres les plus éminents. L’essence de ce chapitre est « Katsuge zenna », ce qui signifie : pas d’impuretés, pas d’illusions, pas de bonnos.  Il s’agit fondamentalement de mushotoku, l’essence de zazen.

Gyo signifie pratique (litt. Route), et Ji continuation (litt. Maintenir). Le moment favorable pour la pratique, c’est maintenant. On maintient ce maintenant dans tout l’espace-temps.

Dans le Bendoho il est écrit : « De Bouddha en Bouddha, pratiquer seulement les quatre voies : le Dharma, la loi, la règle, l’enseignement. » Ainsi toutes nos actions, nos comportements, nos pensées, devront se conformer à Gyoji. « Sur la grande Voie des Bouddhas et des patriarches, il y a toujours maintenant. L’anneau de la Voie (dokan) est sans interruption. »

Dans l’année, il y a des saisons, qui rythment diverses périodes, comme par exemple le camp d’été. Cependant l’esprit de la Voie doit régner à chaque instant. Il ne s’agit pas d’être crispé ni trop lent ou trop rapide. Il s’agit de faire ce qu’il y a à faire sans but personnel, d’être en harmonie avec les autres, de suivre le rythme du temple. Pas besoin d’être spécial.

En 2007, Maître Imamura a fait un teisho à la Gendronnière, dans lequel il a enseigné que le plus important dans un temple ou dans un monastère est de suivre les règles. D’abord on suit les règles, ensuite on suit le maître. Avec l’esprit ordinaire les règles et les préceptes sont des contraintes. Avec l’esprit de la Voie, les règles et les préceptes deviennent nous-mêmes. Il n’y a pas d’oisiveté dans Gyoji. Zazen est gyoji, le repos est gyoji, mais se reposer en zazen n’est pas le gyoji. Il faut garder à l’esprit de « Ne pas déranger les autres, même si nos actions sont cachées ».

Le samu (travail manuel) a la même valeur que zazen. Le samu est activité, participation désintéressée à la vie collective. Cela englobe tous les aspects concrets de la vie du temple. Il faut suivre les sons. Maître Daichi a dit : « Gyoji est le comportement de la journée et de la nuit ».